En lien avec le Théâtre de Caen, ce programme a pour objectif de construire une mémoire des spectacles baroques sur les scènes contemporaines.
Responsables : Marie-Gabrielle Lallemand et Massimo Lucarelli
Cet axe de recherche est né d’une interrogation à première vue paradoxale : l’« ancien » peut-il avoir une « actualité » ? En quoi peut-il faire irruption ou événement dans un présent quel qu’il soit ? A rebours d’une représentation qui tendrait à montrer que l’« ancien » est par définition inactuel, plusieurs chercheurs du LASLAR, en Lettres modernes, Arts du Spectacle et Langues Romanes, réfléchissent depuis plusieurs années aux différentes modalités de l’inscription de l’ancien dans le présent : ces questions nourrissaient les travaux de l’axe antérieur « Valorisation du patrimoine » ou certains programmes de l’axe « Écritures de l’image (Francescovivo notamment). Nous voudrions ici mettre en réseau ces recherches, en susciter de nouvelles pour dégager et interroger les différents modes de réception, d’usage et de transmission d’objets littéraires et artistiques d’une époque passée par une autre : c’est ce que déclinent les quatre actions du titre (valorisation, réception, recréation, traduction), ouvrant ainsi sur des approches qui se font écho par les concepts maniés tout en ayant des objets variés. Cet axe n’a pas vocation à être celui des spécialistes des siècles passés, par distinction des contemporanéistes : il s’adresse à tous ceux que la tension passé/présent intéresse. Réfléchir sur les formes, les raisons et les enjeux de l’« actualité » de l’ancien, c’est penser leur mise au présent, que ce soit sous la forme de la reviviscence ou de la migration, de la permanence ou de la réinvention.
Pour fédérer les réflexions, un examen épistémologique de la définition de l’ancien s’est imposé dans un premier temps [1] . Si le terme « ancien » peut définir un moment de l’histoire humaine (les Anciens qui sont tout à la fois une période (l’Antiquité) et un corpus culturel, il peut aussi, par contiguïté, être associé à d’autres formes de passé qui se trouvent dès lors essentialisés : le Moyen-Âge, la Renaissance, le Baroque, etc. La perspective centrale de cet axe consiste précisément dans une interrogation sur le rapport entre les temps : pourquoi définir un objet comme « ancien » ? Quelle démarche intellectuelle et peut-être affective cela suppose-t-il ? Comment passe-t-on du « passé » – compris comme ce qui nous précède dans un temps désormais jugé lointain – à l’« ancien » c’est-à-dire ce qui s’affirme encore avec prégnance dans le présent comme un héritage ? À quelles nécessités présentes la référence à l’ancien répond-elle ? En somme, il s’agit toujours de comprendre l’ancien comme une notion relative à un énonciateur (par exemple, le Moyen-âge des Romantiques ou celui des contemporains), qui interroge sa conception du présent, sa projection dans un futur idéalisé ou diabolisé, son rapport au temps [2] . La réflexion vient alors nourrir l’interrogation sur la modernité et la post-modernité [3] ainsi que sur la représentation de l’Histoire.
Orientations proposées :
En mettant au centre des réflexions la question de l’appropriation, l’axe accueille des travaux déjà existants et veut en susciter de nouveaux ; il est structuré autour de quatre champs de recherche :
L’Antique dans le contemporain
Ce programme a pour but l’exploration des différentes formes de résurgence de l’Antique au sein de la littérature et des arts contemporains.