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Modes de Présence et Fonctions de l’écrivain dans la cité aux XXe et XXIe siècles

12 septembre 2019 . 9h00 14 septembre 2019 . 18h00

Organisateur :

LASLAR · Marie-Hélène Boblet · S. Bréan

Lieu :

Caen · campus 1 · MRSH · Salle des Actes (SH027)

Caen,

Le congrès international de la SELF XX-XXI Modes de Présence et Fonctions de l’écrivain dans la cité se tiendra à l’Université de Caen du 12 au 14 septembre 2019, co-organisé par Marie-Hélène Boblet et Simon Bréan (Paris IV Sorbonne). se fixe pour objectif de réfléchir aux figures et postures des écrivains des XXe et XXIe siècles, à ce qui fait l’autorité de leur travail dans un espace public d’expression et de communication de plus en plus complexe et problématique.
Depuis la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle, les modes de présence des écrivains et les modalités de leurs interventions dans la cité se sont modifiés. Le 2e Congrès de la Société d’étude de la littérature de langue française XX-XXI se donne pour objectif d’identifier et d’analyser les nouvelles pratiques et les configurations contemporaines, afin de les replacer dans le temps long de l’histoire littéraire du XXe siècle.
Passé le temps des macro-idéologies, l’engagement ne paraît plus de mise, mais les écrivains n’ont pas pour autant déserté la cité. Les œuvres témoignent de multiples modalités d’écriture impliquée. Le théâtre comme le roman continuent de s’emparer de questions de société, qu’il s’agisse de problématiques sociales aiguës – comme le devenir de la question ouvrière -, la précarisation des emplois, de questions éthiques, en lien avec l’usage des technologies, ou encore d’un retour sur des passés qui n’en finissent pas de passer. Les littératures moins légitimes, roman policier ou science-fiction, y trouvent d’ailleurs des opportunités d’insertion dans le débat public. L’implication des écrivains est également souvent synonyme d’une pratique de terrain, résultant d’enquêtes approfondies et d’immersion, ou d’une expérience professionnelle influant sur le geste scriptural. Cela nous invite à nous interroger sur le rôle que peut, ou veut, encore jouer l’écrivain : témoigner d’une réalité, proposer une alternative, accompagner une cause militante…
De plus, ce questionnement porté sur la configuration contemporaine du champ littéraire doit permettre de réexaminer à nouveaux frais auteurs et œuvres du XXe siècle, en interrogeant en fonction de l’horizon actuel des lettres les causes littéraires et les causes de la littérature : ce que signifie prendre part à la vie de la cité dans, et depuis, le champ littéraire.

En effet, quelles ont été les évolutions dans la manière dont se construit l’identité, l’autorité, voire l’auctorialité des écrivains français ? L’émergence de nouvelles technologies de l’information et des réseaux sociaux pourrait sembler avoir marqué une rupture à cet égard, en modifiant les conditions d’accès aux discours et à la figure de l’auteur, ainsi qu’en permettant à chacun de se faire critique (par le biais des blogs ou plus récemment des chaînes vidéo des « Booktubeurs »), ou d’intégrer des communautés d’écritures (telles que wattpad), plus ou moins dérivatives, prolongeant le rapport à des auteurs ou des œuvres par le biais de fanfictions. Les écrivains ne sont pas les derniers à s’emparer de ces instruments nouveaux, pour établir une relation spécifique à leurs lecteurs ou pour tester par eux-mêmes ce que les supports numériques ouvrent comme perspectives à l’écriture.
Il reste que ces phénomènes médiatiques, dont il est encore nécessaire de prendre toute la mesure, ne sont pas strictement contemporains. Ils s’inscrivent dans une tendance de longue durée : l’importance de la presse, de la radio et de la télévision pour faire connaître et installer durablement la présence des écrivains dans l’espace public est indéniable ; là encore, en réinterroger les modalités historiques en fonction des questionnements actuels permettra sans doute de jeter de nouvelles lumières sur la manière dont la légitimité littéraire se construit depuis plus d’un siècle.

La légitimité en question concerne au premier chef les écrivains francophones dont la place et l’influence n’a cessé de croître. Au sein des études postcoloniales, le francophoniste Bernard Mouralis montre la corrélation étroite entre le principe du territoire et la volonté de la part des écrivains d’inventer, au sein d’un champ littéraire autonome, un autre système de reconnaissance et de consécration. Enfin, à la faveur des cultural studies, s’est récemment développée une approche transculturelle de l’engagement littéraire.

Ce congrès se fixe pour objectif de réfléchir aux figures et postures des écrivains des XXe et XXIe siècles, à ce qui fait l’autorité de leur travail dans un espace public d’expression et de communication de plus en plus complexe et problématique.

Programme Congrès SELF – Septembre 2019