Archives, empreintes, mémoires

La création artistique au Liban entretient des relations intenses avec l’écriture de l’histoire. Depuis les années 1990, dans un contexte où temps de guerre et d’après-guerre sont imbriqués, rentre compte de l’histoire récente du pays revient à considérer le temps du désastre comme passé, présent et à venir, conditionnant production de savoir et création artistique. Cinéastes, photographes, metteurs en scènes, architectes ou romanciers proposent de nouvelles écritures et formes visuelles de l’histoire et de la mémoire, à même de penser et d’historiciser les traces laissées par les désastres. D’autre part, en l’absence d’un savoir historique partagé et de lieux institutionnels attachés à préserver les images du passé, des initiatives privées ont progressivement vu le jour, associations destinées autant à conserver les archives qu’à les valoriser. Pour interroger les relations entre histoire, mémoire et représentations, ces journées d’études réuniront des chercheuses et chercheurs qui se pencheront sur les lieux d’archives, comme sur les oeuvres qui réemploient des archives, sur les empreintes comme espaces et paysages de ruines, et sur les artistes eux-mêmes en tant que producteurs d’oeuvres destinées à faire mémoire et à devenir archives.